inquisition contre les Cathares, roman de Yvon Ollivier

L’inquisition contre les Cathares : aux sources du totalitarisme

de Yvon OLLIVIER

L’inquisition contre les Cathares au XIIIème siècle m’a toujours fasciné au point d’y consacrer un nouveau roman Tolosa ou le glaive des hérétiques aux Éditions War-Eeun Amazon.

C’est à une plongée dans un univers mystérieux dont nous avons largement perdu les codes aujourd’hui, que je convie le lecteur.

Outre l’intrigue policière qui tourmente les moines inquisiteurs, ce sont les vecteurs de la « modernité totalitaire » qui apparaissent au grand jour :

L’absolu d’une vérité pourtant toujours très relative : toutes les sociétés ont fondé leur unité autour d’un principe absolu

La volonté de conformer autrui à cette vérité par le biais de l’abjuration – et toujours dans l’intérêt de celui qui doit abjurer ou se conformer à la norme-

La destruction du déviant appelé à perdre son humanité.

Le stratagème du totalitarisme moderne conduit à ne plus détruire des êtres semblables à nous en humanité – c’est bien trop difficile ! – mais des déviants essentialisés comme tels.

« Tu dois apprendre à voir le diable en eux ! » s’époumone le dominicain saint Albert à l’adresse du franciscain Paul, qui n’y parvient pas, toujours hanté par le visage de ceux qu’il a conduits au bucher.

Avec la peur collective dont on connaît l’importance dans le déclenchement des massacres de masse, nous avons là le ressort de tous les totalitarismes.

Des historiens plus compétents que moi pourront peut-être faire remonter cette apparition dans l’histoire humaine bien plus en amont, mais tout porte à l’attribuer à la période de l’inquisition.

Ce ne sont plus des êtres humains que l’on brule mais le diable en personne, ou les enfants du diable.

Les juifs, les protestants plus tard seront soumis au même traitement. Et viendra le temps où l’on déshumanisera au nom d’une faction menaçante, de sous-hommes déclarés comme tels, ou d’un groupe déclaré ennemi du peuple au nom d’une humanité nouvelle et supérieure.

Il existe toujours une échelle dans la déshumanisation, mais peu ou prou, tous les systèmes politiques n’y ont-ils pas recours ?
Le sort des minorités en France pourrait nous interpeller, avec ces peuples réduits à l’inexistence, et ces langues dont on a dénié la dignité humaine en les disqualifiant de «patois» ou de «langue régionale».

Devenez des Français comme les autres !

Abjurez votre identité singulière pour rejoindre la normalité française !
Tout nous y conduit.
En situation de crise, le réflexe du bouc émissaire nous rappelle qu’il ne fait jamais bon dévier de la norme. Ici la situation est différente en ce que le processus de déshumanisation préalable à la destruction n’agit plus, mais en cas de crise la haine fait son grand retour. Nous sommes en situation pré-totalitaire, comme le sont peu ou prou toutes les sociétés humaines.
La grande fragilité de la société française, fracturée comme jamais, doit nous inciter à la prudence.

Partout, même au sein des démocraties, on déshumanise autant qu’on peut.

Et la sanction est immédiate pour ceux qui voient disparaître leur visage exprimant toute leur singularité.
La Bretagne ne cesse de reculer, dans ses langues, dans sa toponymie et tout le monde ou presque trouve ça normal.
Aucune voix forte ne s’élève plus.

Il y a plusieurs années, j’écrivais le roman Gueule Cassée, car je ne connais rien de plus essentiel qu’un visage, même lorsqu’il s’efface.

L’inquisition contre les Cathares : Illustrations NHU Bretagne

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