Plantes invasives en Bretagne : Problématique, Espèces Concernées et Solutions
Les plantes invasives en Bretagne : causes et apparition du phénomène
Les plantes invasives en Bretagne représentent une menace importante pour la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes. Ce phénomène a pris de l’ampleur à partir du XIXe siècle avec l’introduction accidentelle ou volontaire d’espèces exotiques à travers l’Europe. Ces plantes ont été importées pour l’horticulture, l’aménagement des jardins ou des infrastructures. Cependant, certaines de ces espèces ont rapidement envahi les milieux naturels, concurrençant les espèces locales.
Sommaire
Les principales causes de l’apparition des plantes invasives en Bretagne.
Ces causes d’apparition de plantes invasives en Bretagne sont liées à plusieurs facteurs.
Parmi ces facteurs propices à la prolifération des plantes invasives, en voici les trois principaux :
Le transport international, facilitant l’introduction d’espèces étrangères.
Le changement climatique, qui favorise l’adaptation et la croissance de certaines espèces exotiques.
L’activité humaine, à travers l’aménagement des paysages et la perturbation des écosystèmes naturels.
Cinq plantes invasives en Bretagne
Aujourd’hui, la lutte contre les espèces végétales envahissantes est une priorité pour préserver la biodiversité en Bretagne. Nous allons examiner cinq des principales plantes invasives : l’Herbe de la pampa, la Renouée du Japon, le Rhododendron pontique, le Séneçon en arbre, et la Berce du Caucase.
Herbe de la pampa
L’Herbe de la pampa, ou Cortaderia selloana, est l’une des plantes invasives les plus connues en Bretagne.
Originaire d’Amérique du Sud, elle a été introduite pour son aspect ornemental. Ses plumeaux distinctifs et sa grande taille en font une plante appréciée des jardiniers, mais elle a rapidement envahi les milieux naturels.
Cette plante colonise les dunes, les friches et les bords de route. Ses milliers de graines légères, disséminées par le vent, lui permettent de s’étendre rapidement. L’Herbe de la pampa menace les espèces végétales autochtones bretonnes en captant les ressources en eau et en lumière, dégradant ainsi les écosystèmes locaux.
Renouée du Japon
La Renouée du Japon (Reynoutria japonica) est une plante originaire d’Asie orientale, introduite en Bretagne au XIXe siècle. Très invasive, elle colonise les berges des cours d’eau, les talus et les bords de route. Elle forme des peuplements denses et impénétrables, empêchant toute autre végétation de se développer.
Son système racinaire est particulièrement puissant, capable de pénétrer les structures en béton et de détruire les fondations des bâtiments. En plus de nuire à la biodiversité, la Renouée du Japon est un problème pour les infrastructures en Bretagne. Des méthodes de lutte à long terme, comme la coupe régulière et l’utilisation de bâches, sont nécessaires pour contenir cette plante.
Rhododendron pontique
Le Rhododendron pontique (Rhododendron ponticum) est originaire des montagnes du Caucase et a été introduit en Bretagne pour son attrait ornemental. Toutefois, cette plante s’est propagée dans les forêts bretonnes, où elle forme des fourrés denses qui empêchent la lumière d’atteindre le sol, limitant la croissance d’autres espèces.
Avec l’Hortensia et la Camélia, le Rhododendron est une des plantes florales les plus emblématiques de Bretagne. Les fleurs des Rhododendrons sont magnifiques, imposantes et très colorées. Mais le Rhododendron est une plante invasive en Bretagne. Belle mais invasive. Descendez en bateau la belle rivière de l’Odet, de Kemper vers son embouchure, en avril lors de sa floraison, et vous verrez ce que peut produire une plante invasive en Bretagne.
Cette plante a également envahi toute la côte ouest d’un autre pays celtique : l’Irlande.
En Bretagne, le Rhododendron pontique est particulièrement problématique dans les forêts humides et les sous-bois, où il perturbe gravement la structure écologique. Les méthodes d’éradication, telles que l’arrachage manuel et l’utilisation d’herbicides, se révèlent souvent inefficaces en raison de la vigueur de cette plante.
Séneçon en arbre
Le Séneçon en arbre (Baccharis halimifolia L.), originaire d’Amérique du Nord, s’est bien implanté en Bretagne, notamment dans les zones côtières et les estuaires. Il colonise les marais et les zones humides, formant des peuplements denses qui empêchent la croissance des espèces locales.
Grâce à sa capacité de dispersion rapide par le vent, cette plante a envahi de nombreux habitats naturels bretons. Le Séneçon en arbre est difficile à éradiquer, nécessitant des arrachages manuels réguliers et parfois des traitements chimiques. Cette espèce représente une menace majeure pour les écosystèmes littoraux en Bretagne.
Berce du Caucase
La Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est une plante géante originaire du Caucase, capable d’atteindre parfois quatre mètres de hauteur. En plus de menacer la biodiversité, elle est particulièrement dangereuse pour l’homme en raison de sa sève phototoxique, qui peut provoquer de graves brûlures cutanées lorsqu’elle entre en contact avec la peau et est exposée au soleil.
Cette plante colonise les prairies, les bords de routes et les berges de rivières. En Bretagne, la Berce du Caucase représente une menace à la fois pour les écosystèmes et pour la santé publique. Son éradication nécessite des interventions précises, comme l’arrachage manuel et l’utilisation d’herbicides, tout en prenant soin d’éviter tout contact avec sa sève.
Il ne faut pas confondre cette Berce du Caucase importée avec la Berce commune, elle aussi phototoxique, mais étonnamment, entièrement comestible.
La prolifération des plantes invasives en Bretagne est un défi majeur
Ces espèces, comme l’Herbe de la pampa, la Renouée du Japon, le Rhododendron pontique, le Séneçon en arbre et la Berce du Caucase, perturbent les écosystèmes locaux, menaçant la biodiversité et parfois la santé humaine.
Les efforts de gestion, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont essentiels pour lutter contre cette menace écologique. Il est crucial de surveiller l’introduction de nouvelles espèces et de renforcer les campagnes de sensibilisation auprès des citoyens pour protéger le patrimoine naturel breton.
Les communes bretonnes, les cinq départements et la région Bretagne administrative disposent de trop peu de moyens pour lutter efficacement contre la prolifération des plantes invasives en Bretagne. La population semble plus soucieuse de la beauté de ses jardins d’agréements que de ce problème de plantes invasives. Les jardineries n’ont que très peu de limites réglementaires à la commercialisation de végétaux d’importation et sont toujours à la recherche de la plante nouvelle qui deviendra tendance. Leur premier but est de gagner de l’argent, pas de s’inquiéter des plantes invasives qui se retrouveront trop rapidement dans l’écosystème breton.
Il y a donc, malheureusement, fort à parier que les plantes invasives en Bretagne vont continuer à proliférer.
Dans vingt ans, la nature en Bretagne aura peut-être plus à voir avec un jardin d’ornement exotique qu’avec ce que fut, et ce que devrait être encore, la nature sauvage originelle de notre pays.
