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Bretagne indépendante : Peut-elle espérer un excédent budgétaire à l’image de l’Irlande ?
La comparaison entre la République d’Irlande et une Bretagne à nouveau indépendante soulève des questions intrigantes.
Ces deux pays celtiques, proches culturellement et géographiquement autour de la Mer Celtique, partagent des bases économiques similaires : agriculture, agroalimentaire, tourisme et pêche.
Alors que l’Irlande affiche un excédent budgétaire impressionnant de plus de 8 milliards d’euros en 2023, la France, dont la Bretagne fait partie, est plombée par un déficit budgétaire massif vers au moins 160 milliards d’euros sans doute. En effet depuis plusieurs mois, le gouvernement ment sur ce chiffre et on commence à peine à entrevoir sa vraie ampleur.
Dès lors, la question se pose : si la Bretagne re-devenait indépendante, pourrait-elle suivre les traces de sa voisine celtique et atteindre une prospérité économique similaire ?
La situation économique de l’Irlande : un modèle à suivre ?
La République d’Irlande, avec ses quelques cinq millions d’habitants, a connu une transformation économique spectaculaire au cours des dernières décennies. Grâce à une politique fiscale attractive, notamment un impôt sur les sociétés très bas, elle a su attirer les grandes multinationales, en particulier dans le secteur technologique (Google, Apple, Facebook, etc.).
Cet afflux de capitaux étrangers a dynamisé l’économie et permis à l’État d’afficher des excédents budgétaires.
Cependant, la République d’Irlande ne repose pas uniquement sur ces grandes entreprises.
Le pays conserve une forte activité dans l’agriculture et l’agroalimentaire, avec des exportations de produits comme le bœuf, le lait et les produits laitiers. Le tourisme, basé sur la richesse de son patrimoine naturel et culturel, joue également un rôle clé dans son succès économique.
Avec des caractéristiques similaires, la Bretagne pourrait-elle suivre ce modèle ?
La Bretagne : un terreau économique très favorable
La Bretagne compte également près de cinq millions d’habitants, une taille comparable à celle de la République d’Irlande.
La pays présente des atouts économiques indéniables, notamment dans l’agroalimentaire et la pêche. Elle est l’une des premières régions agricoles européennes et un leader dans la production de lait, de porcs, et de volaille. L’industrie agroalimentaire est également très développée avec de grandes entreprises qui contribuent au dynamisme économique breton.
Le tourisme breton, avec son incroyable patrimoine naturel et historique (châteaux, cathédrales, sites mégalithiques), attire chaque année des millions de visiteurs. Quant à la pêche maritime et la culture des algues, les côtes bretonnes sont parmi les plus riches d’Europe, offrant des produits de qualité prisés sur les marchés internationaux.
Les opportunités pour une Bretagne indépendante
Si la Bretagne re-devenait indépendante, elle pourrait mettre en place des politiques fiscales et économiques plus adaptées à ses besoins, à l’image de la République d’Irlande. Une fiscalité attractive pourrait attirer des entreprises, non seulement dans les secteurs traditionnels mais aussi dans les nouvelles technologies, la recherche et le développement. Avec un savoir-faire déjà bien ancré dans des industries de pointe (comme la cybersécurité à Rennes / Roazhon ou les biotechnologies à Brest), la Bretagne pourrait diversifier son économie au-delà des secteurs traditionnels.
De plus, l’accès direct aux fonds européens et la possibilité de négocier ses propres accords commerciaux sans passer par la France pourraient offrir des opportunités supplémentaires à la région. Un développement des infrastructures, comme les ports de Brest, Saint-Nazaire / Sant Nazer et Lorient / An Oriant, pourrait également renforcer son rôle dans les échanges internationaux.
Les défis à surmonter
Cependant, la Bretagne aurait aussi des défis à relever.
Le modèle irlandais repose en grande partie sur sa capacité à attirer des multinationales grâce à une fiscalité avantageuse. La Bretagne, tout en bénéficiant d’une localisation stratégique, n’a pas forcément la même influence géopolitique. La raison essentielle de cette faiblesse est la dépendance absolue de la Bretagne aux décisions prises loin de là, à Paris et à Bruxelles.
De plus, une indépendance impliquerait de rompre avec les subventions françaises et européennes actuelles, notamment dans le domaine de l’agriculture, ce qui pourrait déstabiliser l’économie bretonne à court terme. A contrario, la masse de prélèvements fiscaux bretons resteraient en Bretagne au lieu d’aller très majoritairement alimenter des caisses parisiennes percées.
Le défi démographique serait également à prendre en compte.
Avec une population relativement âgée, la Bretagne devrait développer des politiques pour encourager l’innovation et attirer une main-d’œuvre jeune et qualifiée. Ce fut le cas pour la République d’Irlande qui a su attirer les jeunes talents d’Europe et du reste du monde.
Un excédent budgétaire pour une Bretagne indépendante ?
La capacité à attirer des investissements étrangers, à diversifier son économie et à maintenir ses industries traditionnelles tout en innovant seraient essentiels pour construire un excédent budgétaire à l’image de son proche voisin.
Si la Bretagne parvient à surmonter ces défis, elle pourrait bien imaginer un avenir économique florissant, loin du déficit français actuel.
Le PIB par habitant est de 29792 euros en Bretagne quand il est de 103 983 euros en République d’Irlande
Pourquoi ?
Pour une répartition plus équilibrée de la richesse financière et économique dans un pays, que vaut-il mieux : vivre dans un paradis fiscal ou dans une enfer fiscal ?
Sources : statista, insee
Illustration principale : @lillolillolillo
