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En Bretagne, consommer moins, consommer mieux.

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Depuis plusieurs décennies déjà, le système économico-financier s’est emballé et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Ou plus exactement, nous avons construit une sorte de monstre nommé Consommation que nous ne contrôlons plus. Ceux qui l’ont inventé il y a très longtemps le voulaient sans doute modéré. A l’époque, ils ont créé cette machine économique pour vivre mieux. Pour disposer de plus de nourriture et pour acquérir des biens de première nécessité. Également pour se déplacer plus facilement et pour améliorer notre santé et notre alimentation.
Puis il y a eu le pétrole qui a permit d’incommensurables évolutions.

Et le système tout entier s’est emballé

Nous n’avons pas pu, ou plutôt pas voulu, nous rendre compte de la tournure que prenaient les événements. La consommation devenait effrénée. La finance s’en mêlait et la communication s’emparait de chaque parcelle de notre quotidien.
On survit à crédit et à découvert.

Si vous ne consommez pas assez, vous devenez un paria qu’on moque.
Internet a tissé sa toile sur tout cela et sur la terre entière, qui est devenu un grand village, voire un grand supermarché ou tout se vend et s’achète. On prend un avion pour un oui ou un non, et la mondialisation nous permet d’offrir à Nantes le dimanche matin une rose à trois euros venue du Kenya l’avant veille et passée entre-temps par un grossiste néerlandais.

Et si cela s’arrêtait là, maintenant ?

Mais non, nous ne voulons pas ralentir la machine.
Bien au contraire. Celles et ceux qui tirent les ficelles de ce très complexe système économico-financier en sont drogués. Il leur faut chaque jour leur dose. Et plus ces dealers s’accoutument, plus il leur faut augmenter les doses. La concurrence entre dealers est farouche, de Chine aux États Unis, en passant par l’Union Européenne et bien d’autres. Il faut toujours produire plus, et vendre moins cher pour vendre plus.
Les dealers amassent des fortunes colossales et les consommateurs que nous sommes sont maintenant et état de totale dépendance.

Nous devons nous sevrer … vite !

Il n’est jamais facile d’arrêter une addiction. Surtout pour celles et ceux qui sont les plus atteints.
Le coronavirus Covid19 perturbe les dealers de drogues dans les « quartiers sensibles« , nous dit-on. Également il perturbe le juteux business international des dealers du tout Consommation. Dans le monde entier ou presque, les dealers confinent leurs consommateurs. D’où une chute vertigineuse de leurs trafics. En effet, le trafic boursier s’écroule, comme celui du pétrole brut.

Puis le trafic des compagnies aériennes, les trafics routier et maritime …  La grande usine chinoise de l’autre côté du village est en panne !
Cette crise sanitaire aura permit à nombre d’entre nous, dans les pays les plus aisés, de se poser quelques questions essentielles.

Consommer moins, consommer mieux.

A ce stade, face aux nombreuses catastrophes qui s’annoncent, nous n’avons en fait qu’une seule possibilité : consommer moins, consommer mieux.
L’Homme dans sa folie consommatrice est en ce moment même au pied du mur. Si le système économico-financier actuel continue à toujours vouloir plus, nous allons tout bonnement disparaître.

Consommer moins …

Chaque jour, nous consommons trop, de tout. Nous sommes, dès aujourd’hui, condamnés à moins consommer. Ou nous choisissons de le faire rapidement dans les pays dits riches, ou cela nous sera imposé plus tard. Bien sûr, c’est plus facile à dire quand on vit en Bretagne, pays relativement aisé; que lorsqu’on vit en Inde ou au Brésil. Mais il est impensable que plus de sept milliards de personnes puissent un jour consommer autant qu’un(e) Breton(ne) moyen aujourd’hui.

C’est cruel de le dire ainsi, mais c’est malheureusement le vérité. Donc c’est aux Citoyens des pays aisés de commencer sans délai à consommer moins. De tout. De biens d’équipements comme de voyages, de nourriture comme de vêtements.
Le premier jour du (premier) déconfinement, on est pas obligé de se ruer chez MacDo ou chez Zara.

Et consommer mieux.

On peut continuer à offrir une fleur à Nantes en Bretagne, mais pas une rose du Kenya. Comme on peut manger un bon steak de boeuf qui viendra du circuit-court breton et non d’Argentine.

En outre, on peut très bien vivre sans rose du Kenya et viande d’Argentine.
Consommer mieux, c’est aussi privilégier des vacances en Bretagne ou dans les proches pays celtiques plutôt que d’aller de l’autre côté de la planète.

Revenir à une sorte de frugalité et de relative simplicité. Il ne s’agit évidemment pas de ne plus consommer et de revenir à la grotte. Juste de consommer moins, de consommer mieux.
La course à la croissance est terminée, et c’est un microscopique virus qui a détruit durablement le trop fragile équilibre économico-financier qu’un petit nombre avaient eu tant de mal à imposer au plus grand nombre.

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