Courrier citoyen à Jean Marc Allais, Claude Seyse et Gilles Fauglas de ReNaissance, brittophobes anti Gwenn ha Du

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A vous, Madame, Messieurs de l’AVSPL Association pour la Valorisation et le Soutien des Pays de la Loire

Courrier citoyen à Jean Marc Allais, Claude Seyse et Gilles Fauglas, les représentants de l’AVSPL Association pour la Valorisation et le Soutien des Pays de la Loire, j’ai pris connaissance du courrier qu’il vous a semblé bon d’envoyer aux maires de Loire-Atlantique afin de les dissuader d’installer un Gwenn ha Du aux frontons de leurs mairies.
Pour ma part, je ne suis rien qu’un citoyen, aucunement un politique.
Sans être représentant d’une République ou uniquement par mon vote, je sais néanmoins ce qu’est l’incohérence et la mauvaise foi, et je sais surtout ce qui s’apparenterait à des manœuvres bassement politiques qui ne visent qu’à refuser de débattre sur le fond.

Je ne peux donc à mon tour, m’empêcher de vous répondre ici.

Et votre propos, sachez le, est à mes yeux, déplorable.

En tant que représentants d’une démocratie, avez-vous réellement le droit de procéder par recherche de discrédit de votre interlocuteur voire par manipulation et amalgame?
Avez-vous le droit de vous référez à l’Histoire et à partir d’une posture foncièrement alimentée par le souhait de diaboliser, de ne prendre de celle-ci que ce qui vous arrange?
Parce que le Gwenn ha Du a été crée par Morvan Marchal (vous vous appliquez même dans votre courrier à franciser son prénom), militant breton alors vous en faites le drapeau représentant de la Bezenn Perrot.
Or, il me semble que c’est le Kroaz Du que cette milice adopta à cette époque.

Et quand bien même le Gwenn ha Du aurait été utilisé par la Bezenn Perrot, j’ai envie de vous dire «ET ALORS !».

Pendant combien de temps encore allez-vous chercher à discréditer tous les militants bretons, mais bien plus encore, tous les passionnés de la Bretagne ?

Combien de temps encore allez-vous chercher à salir toutes les consciences de tant de gens qui sentent bien que la Bretagne pose question et qu’ils aiment d’une manière que vous ne comprenez pas !!! Le Gwenn ha Du n’a jamais été le drapeau de la collaboration que je sache. L’État Français de PETAIN n’a t-il pas davantage compromis le drapeau tricolore en participant à la rafle du Vel d’Hiv par exemple mais aussi bien d’autres évènements, comme par exemple toutes les lois antisémites.

Jean Marc Allais Claude Seyse et Gilles Fauglas, en avez-vous honte? Le reniez-vous?

N’est-ce pas en arborant le drapeau tricolore qu’à la suite de la Révolution Française, la Terreur fit tant de morts, au point pour certains historiens de parler de génocide vendéen et breton?
Combien de temps encore allez-vous chercher à faire honte aux Bretons à partir d’une posture moraliste et hautaine, peu fidèle à la notion de démocratie, sans mesurer VOS propres responsabilités dans l’Histoire?

Que des nationalistes aient pu se rapprocher de l’envahisseur allemand est une chose, mais avez-vous connaissance d’exactions, d’atrocités dont ils se seraient particulièrement et directement montrés coupables? S’ils ont soutenu l’occupant, avez-vous connaissance de massacres de masse contre la population qu’ils auraient fait, contre les juifs? Comment pouvez-vous encore chercher à amalgamer le choix de quelques Bretons (moins d’une centaine) en oubliant les milliers et les milliers de résistants bretons qui se battirent pour la liberté?

Comment expliquez-vous que le Gwenn ha Du puisse flotter en bien des endroits de Bretagne et même au-delà et que la Bretagne soit l’endroit où l’on vote le moins pour le Rassemblement National?
Cela ne vient-il pas tout bonnement contredire votre logique?

Vous inversez sournoisement les rôles.

Les Bretons ont toujours été tolérants mais passionnés par leur culture.

La France, elle, a, depuis le lendemain de la Révolution Française, peur des autres et notamment des cultures qui la composent et vous le prouvez encore. C’est ce débat là que vous devriez accepter mais bien au contraire, vous le niez depuis toujours.

Vous vous appliquez donc à vous référer à l’Histoire pour chercher à opposer deux parties de la Bretagne: le breton et le gallo, comme pour mieux la scinder encore, comme pour encore alimenter l’idée que ce qui ne serait pas bretonnant ou n’aurait jamais été breton, ne serait pas breton et donc par extension parfaitement français.
Mais en ce cas, ce qui serait bretonnant, serait-il toujours français, ou serait-ce autre chose?
Ce qui serait de langue kanak, alsacienne, basque, serait-il encore français?
Voyez comme votre logique poussée à son extrême sombre dans l’absurde.
Elle en viendrait à valider l’identité non française de la Basse-Bretagne!
Si la Bretagne devait être autonome, elle serait bretonnante, gallèse et francophone.
Voilà tout, car la culture ne se résume pas à la langue.

A la place de chercher à manipuler, regardez l’Histoire telle qu’elle est et avec honnêteté puisque vous voulez vous appuyez sur elle.

A partir de celle-ci, alors vous ne pourrez qu’acter que Nantes / Naoned et la Loire-Atlantique ont fait partie intégrante de la Bretagne pendant des siècles et que Nantes en fut même la capitale durant une très large partie. Sinon il vous faudra expliquer pourquoi le Château des Ducs de Bretagne est à Nantes / Naoned.
Que faites-vous de ce fait?
Nantes / Naoned n’est donc plus en Bretagne que depuis peu de temps, car si nous nous plaçons sur le plan de l’Histoire, 80 ans n’est rien.

Oui, PETAIN était effectivement un fidèle de provinces historiques, mais ayant signé suite à quelques influences, le décret du 30 juin 1941, séparant la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne, il n’en devint pas moins, de facto, un artisan politique.
Il n’en fut pas le seul investigateur car avant et surtout après lui, effectivement, d’autres responsabilités seraient engagées sur ce fait.

Dans les années 1920, des liens économiques à travers la création de regroupements d’intérêts régionaux avaient déjà été créés pour faire pencher Nantes / Naoned vers Angers. A la libération, l’ordonnance du 3 juin 1944 vint supprimer les préfectures régionales créées par Vichy. Mais c’est DE GAULLE lui-même qui sous l’influence déterminante de Michel DEBRE en vint à confirmer pourtant la séparation de la Loire Atlantique de la Bretagne.

Ne pourrions-nous pas retrouver sur ce point les mêmes motivations que celles qui vous animent autour d’une république française toujours apeurée de voir la Bretagne reconstituée?

Mais de quoi avez-vous peur?

Que la Bretagne demande son indépendance?
Mais même si je peux comprendre votre crainte, pouvez-vous vous y opposer comme vous le faites?
Une république, via votre parole, peut-elle procéder, sans se perdre en compromission, par manipulation, par mensonge, par dévalorisation? En tant que républicain traversé des idées de reconnaissance de la valeur de chaque citoyen, ne pourriez-vous normalement, si vous appliquiez vos principes, et pour éviter toute posture dominante et peu démocratique, procéder que par débat, échange, reconnaissance?
Car si la Bretagne doit être française, et elle peut l’être tout en étant bretonne, elle ne doit l’être que par choix et non par autorité comme n’importe quel citoyen de France. Sinon la France ne vaudrait pas mieux que la Chine.

Jean Marc Allais Claude Seyse et Gilles Fauglas, en conclusion …

Dire que la Loire-Atlantique est bretonne devant l’Histoire, ne fait de nous pas d’horribles SS.
Ne pas pouvoir regarder ce fait est encore faire le choix d’une violence institutionnelle, celle du déni. C’est votre responsabilité mais cessez désormais vos manipulations et admettez de débattre autour de cette question de la séparation de la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne au vu de ce qu’elle vient bafouer l’Histoire, au vu de ce qu’elle créa dans les populations qui se vivaient bretonnes et à qui on est venu d’un jour au lendemain retirer leur identité, sans que personne ne leur demande leur avis.

Jean Marc Allais, Claude Seyse et Gilles Fauglas, vous vous dites démocrates.

Approchez vous du problème que vous voulez traiter et agissez comme des démocrates!
Pouvez-vous jusqu’à décider de l’identité des gens malgré eux?
Pouvez-vous leur interdire leurs racines?
Un vrai républicain digne de ce nom prônant les droits de l’homme, peut-il faire cela?