honte à vous

La honte sur certains députés en Bretagne

de Bernez GELEOC
Publié le Dernière mise à jour le

Exemple de la richesse du breton : Mezh, ar vezh … honte, la honte …

Un grand merci à Martial Ménard pour son travail colossal de collecte pour le maintien de la richesse du breton qui m’a servi ici. Il faut nous servir de cette richesse, ne pas copier sur des langues tellement plus pauvres, comme le français ou l’anglais contemporain.

La honte se dit Ar vezh en brezhoneg / breton.

La honte, le sentiment que devraient ressentir tous les politiques bretons qui ne se sentent pas concernés par la défense de notre culture, à commencer par le plus important, notre langue.

Sa survie passe inévitablement par le succès des écoles du réseau Diwan.
Or de nombreux députés et sénateurs n’ont pas daigné signer l’appel initié par le courageux Paul Molac.

Quelles sont donc les différentes manières de parler de la honte, que nous ont laissées nos anciens en héritage ?

Voici un petit guide qui ne se prétend pas exhaustif :

« Honte » se dit Mezh et, étant féminin, mute après un article. Ainsi « la honte » se dit Ar Vezh !
« Faire honte à quelqu’un » se dit : Ober mezh da unan bennak ou Lakaat mezh da unan bennak,
La honte est assez souvent utilisé avec le verbe voir,

« Honteux« , par exemple, s’il se dit souvent Mezhus dans le breton actuel, (mais que l’on retrouve dans des écrits du XVème siècle), peut aussi être bien mieux traduit par l’expression: Mezh o welet ! Qui peut aussi se traduire par : « qui fait honte à voir ! »

Ur vezh eo gwelet se : « C’est une honte de voir ça. »

Une pensée pour les électeurs bretons, qui, de bonne fois, se sont fait avoir avec le concept si pratique du Front Républicain et ont voté pour des députés (LFI par exemple), dont on peut avoir honte.

Voici la liste des députés en Bretagne qui refusent de signer l’appel de Paul Molac

De fait sont donc complices de la disparition du brezhoneg / breton, part du Patrimoine Linguistique de l’Humanité.
Avec leur tag sur le réseau X ex Twitter

Loire Atlantique / Liger Atlantel
Ségolène Amiot @SegoleneAmiot
Karim Benbrahim @Benbrahim_K
Sophie Errante @SophieErrante
Andy Kerbrat @AndyKerbrat
Fabrice Roussel @RousselFabrice
Matthias Tavel @MatthiasTave

Finistère / Penn ar Bed
Pierre-Yves Cadalen @pycadalen
Sandrine Le Feur @SandrineLeFeur
Didier Le Gac @didierlegac
Annaïg le Meur @AnnaigLeMeur_29
Graziella Melchior @GrazieMelchior
Liliana Tanguy @lilianatanguy

Ille et Vilaine / Il ha Gwilen
Thierry Benoit @ThierryBenoit35
Jean-Luc Bourgeaux
Mathilde Hignet @MathildeHignet
Christine Le Nabour @ChrisLenabour
Marie Mesmeur @MarieMesmeur

Morbihan
Jean-Michel Jacques @J_M_Jacques
Anne le Hénanff @ALehenanff
Nicole le Peih @NicoleLePeih
Jimmy Pahun @EnMarche_56

Côtes d’Armor / Aodoù an Arvor
Hervé Berville @HerveBerville
Eric Bothorel @ebothorel
Mickaël Cosson @MickaelCosson22
Murielle Lepvraud @MLepvraud

Si vous êtes sur cette liste et avez depuis rejoint les signataires, merci de nous le faire savoir et nous supprimerons votre nom.

Il s’agit donc d’une attitude qui fait honte à tous les électeurs bretons.

Pour dire « qui fait honte à voir« , on dit : Mezh o welet (O pour la troisième pers du pluriel), pour lui ou elle, on utilisera donc E ou HE.

Cela peut aussi se traduire directement par une insulte adressée à quelqu’un, par exemple pour un homme : Mezh o welet ac’hanout ! Donc, au pluriel ça donne : Mezh o welet ac’hanoc’h !

Comme également le manque de courage de nombreux élus bretons qui pensent bien plus à leurs propres intérêts qu’à défendre notre culture, pourtant quotidiennement attaquée.
Pour un électeur qui aurait honte d’avoir voté pour un(e) député(e) qui se moque de défendre l’enseignement du breton à nos enfants, l’expression qui convient serait : Mezh eo din (« j’ai honte« ).

Par exemple, « honte d’avoir voté pour ce député » : Mezh eo din bezañ mouzhiet evit er c’hannad-se.

Honte au député de sa circonscription en Bretagne

« Éprouver de la honte » se dit : Kemer mezh.

Quelque chose d’ignoble, d’abject, se dit en employant le mot divalv (mauvais, moche, laid) ça donne Divalv-Mezh !

Parmi les possibilités de signaler « une grande honte« , il faut aussi signaler l’emploi très breton du mot Revrad, du mot Revr (cul) le suffixe Ad désignant le contenu, comme dans loa, cuillère, qui donne Load : cuillerée.

Le mot, bien plus poétique, à mon sens, Revrad (ou Revriad) est à l’origine utilisé pour désigner une grosse cuite, un gros rhume, une fessée, dans tous les cas, quelque chose de grand et gros, en grande quantité. On l’utilise donc aussi pour une grande honte : Ur revrad mezh.

Il est possible aussi d’utiliser le mot Troc’had : Tranche, coupe, épaisseur : Un Troc’had mezh

Pour qualifier une attitude que l’on trouve honteuse, comme pour des députés, le fait de ne pas signer une lettre pour venir en aide à Diwan, le breton utilise : Gant ar vezh !
Littéralement : « Avec la honte« , Que l’on peut traduire par : « Quelle honte ! » .

Il y a aussi en breton, le verbe Mezhañ qui signifie « couvrir de honte« , mais aussi « déshonorer » (on retrouve la notion de fierté et d’honneur).
Un texte un peu ancien dit : On ne peut faire honte à un homme ou femme impudique, porté à la luxure : Ur gadal (pe ur c’hadalezh) na oar ket mezhañ.

Dit autrement : « Certains ne connaissent pas la honte !« 

mon vote reste en Bretagne
mon vote reste en Bretagne

Force est d’avouer qu’il s’agit là d’une phrase, hélas éternelle.
Il suffit, par exemple, d’envisager l’impudeur sous l’angle de la récolte la plus massive possible d’argent et de pouvoirs, pour lui donner un air très contemporain.
Qui n’a pas déjà pensé ainsi en découvrant les affaires et les scandales qui éclaboussent très régulièrement des riches, soi-disant puissants qui continuent d’agir comme s’ils étaient des anges ?

Ce propos n’est absolument pas anti-politique comme aiment à le faire certains pour promouvoir le pire du populisme.
Alors même que la Vème République s’est chargée elle-même (avec ses élus), de réduire à néant le parlementarisme et donc l’esprit même de la Démocratie qui ne peut vivre sans le respect de sa population, à commencer par les peuples qui la composent.

A noter, si ces politiques se mettent, par exemple, à prétendre être, néanmoins, de grands défenseurs de la Bretagne, on français on dira : tout honte bue, ce qui se traduit, très différemment en breton par l’expression : Bezañ staotet e vezh ! (avoir pissé sa honte).

La coutume en breton est d’accentuer les traits par l’ajout d’un qualificatif .
Donc, une grand honte, se dit Ur Vezh Chas (« une honte de chien« ) ou Ur Vezh Ruz (« une honte rouge« ).

Un texte de 1910 explique bien que la honte est totalement incompatible avec l’état d’esprit breton où la fierté domine. : Mezh a chas eo emezi. Mervel a rankin diwar an taol-mañ ou « C’est une énorme honte dit-il, je devrai mourir après ça ».

Voilà qui rappelle la devise de notre fier pays : Kentoc’h mervel eget bezañ saotred (« Plutôt mourir que d’être souillé ! »)

Saotr signifie à la fois souillure, tache, pollution. Mais, bien sûr, ce mot est aussi, à considérer au second degré.

Des textes du XIXème siècle et d’autres bien plus anciens parlent de cette tache faite sur l’honneur d’une personne.
Rien de plus normal pour un peuple aussi fier que le peuple breton, On peut, bien sûr, toujours se poser la question de savoir si cette fierté existe toujours dans le cœur des Bretons à notre époque.

Comme le disait si bien Morvan Lebesque dans son célèbre livre  Comment peut-on être Breton, la réponse est en chacun de nous. Sommes-nous tous encore Bretons et, si oui, sommes-nous tous encore conscient des engagements que cela nous donne ?

Le comportement collectif n’étant qu’une somme de comportements individuels, il convient à chacun de répondre à cette question. Il serait tout de même très dommageable que disparaisse la culture bretonne et avec elle, la spécificité du peuple breton.

Plus que jamais, il convient non seulement d’assumer notre identité, notre différence, mais de la revendiquer.
Nous n’avons pas seulement le droit d’enseigner notre langue à nos enfants, nous en avons le devoir, l’obligation.
Nos ancêtres se sont battus les armes à la main, beaucoup ont donné leur vie, pour que vive la Bretagne en nous.

Ne leur donnons pas honte de nous.
Bien au contraire, rendons les fiers de leur descendance.
Montrons leur qu’ils n’ont pas donné leur vie pour rien.

Hep Brezhoneg, Breizh ebet : Sans langue bretonne, pas de Bretagne.

Apprendre le breton en presqu'île guérandaise
Apprendre le breton en presqu’île guérandaise – Hep brezhoneg Breizh ebet _ Alan Stivell

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1 commentaire

Anne Merrien 17 septembre 2024 - 15h15

En 2014, en pleine réforme territoriale voulue par Hollande, il a été clair que les députés socialistes de Bretagne, particulièrement nombreux à cette époque, n’en avaient que faire de la Réunification. Ils ont pris une veste par la suite, mais sans doute pour d’autres raisons.
Richard Ferrant, alors président de l’Assemblée, n’a pas eu l’air de se préoccuper du sort du lycée Diwan de sa circonscription, si jamais le Conseil constitutionnel était saisi par une soixantaine de députés à propos de l’enseignement immersif. Lui aussi n’a pas été réélu. Il ne faudra pas non plus compter sur les députés LFI pour venir au secours des écoles Diwan.

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