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La langue française va t-elle disparaître ?

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Pour ne pas disparaître, toutes les langues doivent être respectées pour ce qu’elles sont. Sans exception aucune : un trésor de l’Humanité.

Une langue, quelle qu’elle soit, est le résultat d’une lente, très lente évolution.
Au début de notre Humanité, aucune langue ne devait exister sur notre petite planète. Puis des groupes de femmes et d’hommes ont commencé, chacun dans son territoire, à se forger des mots, des phrases,

Il y aurait cinquante mille ans de cela.

Les quelques 6000 langues parlées sur terre aujourd’hui viendraient-elles toutes d’une même origine ? Personne ne sait le démontrer.
Ces quelques six mille langues encore parlées aujourd’hui sont classées par les spécialistes en seize familles, et le breton, notre langue matricienne, appartient à la famille dite indo-européenne, qui compte deux cent langues parlées par environ 48% de la population mondiale, globalement situées entre le nord de l’Inde et l’ouest européen.
Dans cette grande famille indo-européenne, les langues usitées se regroupent en branches : slave (russe, polonais, tchèque, slovène …), romane (espagnol, italien, catalan, occitan, français, corse, portugais …), germanique (allemand, anglais, danois, néerlandais …), celtique (gaéliques irlandais et écossais, gallois, breton …), etc …

La langue française recule dans le monde. Va t-elle disparaître un jour ?

Personnellement, je suis breton mais parle le français dans mon quotidien. Un peu comme un australien parle l’anglais ou un brésilien le portugais. Et le nombre de locuteurs en français, encore cinquième langue parlée dans le monde par environ 274 millions d’individus, recule un peu plus chaque année. Sous la concurrence de l’anglais bien sûr, langue jugée plus utile selon certains, et du mandarin. En Afrique, ex-terrain colonial et zone de prédilection du français avec plus de 55% du total des locuteurs, Jacques ATTALI notait dans un rapport récent : « En l’absence d’infrastructures scolaires permettant de scolariser la majorité de la population, et de maintenir un enseignement du et en français, les générations africaines à venir ne parleront plus français » … réservant encore cette langue à l’élite politique et économique.

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Une langue est toujours la minoritaire d’une autre

Et le breton recule lui aussi

Depuis au moins une quinzaine de générations, à part les deux ou trois dernières (moi-même, mes Parents et mes Grands Parents), tous mes Ancêtres ne parlaient qu’une seule langue : le breton.
Au cours de ces siècles, depuis les années 1500 où la Bretagne était encore un état indépendant, jusqu’à nos jours, le breton que parlaient celles et ceux qui m’ont précédé, a continué à évoluer, à se moderniser, lentement, très lentement.
Il en est ainsi pour toutes les langues de la terre.

Et aujourd’hui certains voudraient nous convaincre de laisser disparaître certaines langues. Voir de les faire activement disparaître. Sous prétexte qu’il faudrait privilégier des langues plus « utiles« .

En quoi une langue serait plus « utile » qu’une autre ?

Ces mêmes personnes seraient-elles prêtes à laisser disparaître ou à exterminer des animaux de taille moyenne sous prétexte qu’il en existe de plus grands ?
En quoi la girafe serait-elle plus « utile » que le renard polaire ?
Pour quelles raisons objectives devrions-nous éliminer le corse ou le gaélique écossais. Ainsi que croate et le breton ? Parce que ces langues ne serviraient à rien face à l’anglais ou au chinois en expansion ?
Une langue venant du fond des âges avec toutes ses subtilités et ses sensibilités, est un Trésor de l’Humanité.

Au même titre qu’une espèce animale, elle aussi, le résultat d’une longue évolution.

Il est vrai que celles et ceux qui ne font aucun cas de l’avenir de nos langues sont souvent les mêmes qui se moquent éperdument du sort de l’éléphant, du bélouga ou de l’hirondelle.
Je milite pour que les Enfants de mes Petits Enfants puissent encore admirer, ailleurs que dans des zoos, la grande diversité des animaux qui peuplent notre petite Planète.
De la même façon, je veux militer pour que les Enfants de mes Petits-Enfants puissent encore s’exprimer, entre autres, dans la langue d’une partie de leurs ancêtres, le breton.

Défendre sa langue c’est défendre toutes les langues. 
Toute langue est minoritaire d’une autre.

Sources : www.axl.cefan.ulaval.ca et www.francophonie.org/274-millions-de-francophones-dans.html

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1 commentaire

Je suis né à une époque où l’alphabet français n’avait que 25 lettres ! Et pourtant on avait au plus qu’une mention TB au bac ! | saint yrieix la perche 30 juin 2021 - 9h46

[…] le C, le Q et le X. Elles existent dans cette autre langue latine du sud de l’Europe qu’est la langue française. Mais pas en breton, langue celtique du nord européen.Donc pas de « plan Q » ou de […]

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