La municipalité de Penmarc’h veut-elle protéger, ou pas, le patrimoine commun ?

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Il a y du reuz à Penmarc’h, en Cornouaille bretonne.
Notre Rédaction y a rencontré des membres du Collectif Défense Chemin de Penhors pour en savoir plus …

Quand et comment commence cette affaire qui semble tenir lieu de scandale ?

Nous dirions plutôt qu’il s’agit d’une aberration plutôt qu’un scandale et cela compte-tenu du discours de la municipalité qui met en avant sur son site internet sa volonté de revaloriser le quartier historique du centre Bourg de Penmarc’h et son patrimoine.

Le 8 Décembre 2023, les plus proches riverains (dont la propriété jouxte les deux parcelles du projet) ont reçu un courrier d’un géomètre les convoquant à un bornage.
A la suite de conversations téléphoniques, les riverains apprennent que ce bornage ne concerne pas l’aménagement d’un parking paysager comme prévu (pour désengorger le parking de la salle cap canal, dangerosité de stationnement sur la piste cyclable et le long de la départementale) et voté en conseil municipal du 27 mai 2016 et 30 juin 2017…. mais un projet de construction d’un immeuble.

Nous découvrons sur le site internet Cytikomi que le conseil municipal du 13 décembre mettra à l’ordre du jour la cession des deux parcelles au profit de l’OPAC pour la construction de onze logements.

Nous déposons en mairie un courrier demandant le report de ce vote au regard du manque d’informations et du non respect de la concertation des riverains du périmètre (voté par le conseil municipal de 2017). Le 13 Décembre Le conseil municipal ne fait aucune mention en séance de notre courrier demandant le report et vote la cession. Nous retournons en mairie afin de consulter le plan du projet immobilier. Le responsable du service urbanisme nous dit qu’il ne peut pas nous montrer les plans et qu’ils seront présentés lors d’une réunion exclusivement réservé aux proches riverains le 4 Janvier 2024.

Le 4 Janvier 2024, nous assistons à cette réunion qui a lieu après le passage du géomètre, nous n’obtenons aucune information complémentaire et aucun plan ne nous ait présenté. Nous soulignons le non respect de la concertation des riverains.

Madame La Maire nous fait savoir qu’elle n’est pas tenue par les engagements de l’ancienne équipe municipale (dont la promesse écrite et orale faîte à l’ancienne propriétaire).

Les plans nous sont présentés le 22 Février et nous découvrons avec stupeur cet immeuble de 52 mètres de long (plus long que l’église de cinquante mètres) et 10.47 mètres de haut.

Pourquoi avoir créé ce Collectif de Défense du Chemin de Penhors et de la Chapelle Saint Nonna Penmarc’h ?

Il ne s’agit pas d’une chapelle mais d’une église classée dite « la Cathédrale de la Mer« , datant de plus de 500 ans.
Fierté des Penmarchais, symbole de leur richesse passée et de leur histoire, cette merveille architecturale est une richesse pour le patrimoine local.

Le quartier est resté authentique avec des pentys et maisons traditionnelles.
La construction d’un tel bâtiment sans style architectural et d’une telle masse allait détruire cette harmonie et masquer la vue nord de l’église que l’on peut admirer, de la départementale, des marais et de La Torche.

Nous avons alors décidé de créer un collectif et d’alerter d’un tel non sens à 70 mètres d’un monument classé.
Nous ne comprenons pas qu’à l’échelle d’une commune les engagements ne soient pas respectés, cela ne met pas en confiance les habitants qui reçoivent des promesses et des écrits d’une municipalité si ces engagements ne sont valables que cinq ans.

Gwenola Le Troadec Maire de Penmarc’h avait pris des engagements clairs en 2016/2017.
Quels étaient-ils ?

Madame Le Troadec ne faisait pas partie de l’équipe municipale en 2016-2017. Elle est maire depuis 2020.

Si on se réfère au tract du deuxième tour des élections municipales de 2020 de l’actuelle majorité :

• « Un compromis social et environnemental, le bien commun l’impose avec un processus délibératif et démocratique. Les projets contestés comme la rue du port de Kérity serons remis en concertation ».
  Visiblement cela ne concernait pas les nouveaux projets, sérieusement, en ce qui nous concerne, nos demandes de dialogues n’ont jamais été entendues et nous attendons toujours d’être consulter pour entamer une concertation.
  
• « Un tourisme respectueux, sensibilisé à notre environnement : Mise en valeur du bourg … »
  Au regard de ce projet et avec la meilleure volonté du monde, il semble compliqué de voir en quoi cela met en valeur le bourg, c’est plutôt le contraire.

Le projet immobilier de l’OPAC évoque une douzaine d’appartements sociaux. Compte tenu des difficultés des locaux à se loger à des coûts corrects face aux investisseurs étrangers, existait-il pour ces logements une préférence locale claire ?

Il est clair que le manque de logement est un problème en France et plus particulièrement pour les communes littorales. Le constat se vérifie aussi pour Penmarc’h.
Cependant ce n’est pas le sujet de notre opposition, bien au contraire nous avons proposé plutôt que l’immeuble des petites maisons plus adaptées mode de vie local des familles et surtout s’intégrant plus harmonieusement dans l’environnement existant. Nous sommes contre un immeuble mais pas contre les logements sociaux. Malheureusement nous n’avons jamais pu échanger sérieusement avec la municipalité sur le sujet.

Gwenola Le Troadec s’est retirée de la Mairie depuis quelques mois, affirmant subir « injures et violences verbales ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

Comme tous les habitants de Penmarch, nous avons appris cette nouvelle par la presse locale. La violence envers les élus devient hélas de plus en plus fréquente, cependant nous avons été surpris que ce fléau touche notre petite commune.
Bien entendu, nous condamnons ce genre de comportement et nous avons toujours été clairs sur notre ligne de conduite, nous défendons notre point de vue avec fermeté, mais nous le défendons dans le respect de chacun et avec la volonté de trouver un accord équilibré.

Des panneaux posés par le Collectif de Défense du Chemin de Penhors et de la Chapelle Saint Nonna Penmarc’h ont été récemment détériorés. Assiste t-on à une aggravation du conflit entre les deux parties ?

Nous ne pensons pas que le conflit s’aggrave. il doit s’agir plutôt d’un acte isolé. Bien sûr tout le monde ne partage pas notre point de vue et nous l’acceptons et avons toujours ouvert la porte au dialogue, mais on est jamais à l’abri d’un mouvement d’humeur de quelques personnes.
Nous avons porté plainte, une enquête est en cours. Malgré cet acte nous restons positifs car celui-ci reste anecdotique au regard des nombreux soutiens et encouragements que nous avons reçu.

Vous avez lancé une pétition qui rencontre beaucoup de succès, ce qui laisse supposer que l’opinion publique locale vous suit. Pensez-vous organiser d’autres actions d’ici la fin de l’année ?

Nous avons recueillis 2292 signatures en ligne (cela augmente tous les jours) et plus de 600 sur papier, contre le projet d’implantation de l’immeuble.
Bien que ce nombre de soutiens soit conséquent, l’équipe municipale conteste qu’il ne s’agit pas uniquement d’habitants de Penmarch.

Le patrimoine est un bien commun de tous au-delà des limites d’une commune : signez la pétition

Viendrait-il à l’idée de quelqu’un de dire, avec toute proportion gardée bien sûr, que le Louvre n’appartient qu’aux Parisiens ?

Nos actions suivront les prochaines étapes de la réalisation ou non du projet, nous maintiendrons notre opposition au projet en l’état mais nous tendons toujours la main pour une solution alternative qui va dans l’intérêt de tous.