réseau routier breton

Le réseau routier breton

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

L’actuel réseau routier breton résulte d’un combat!

Le réseau routier breton, aujourd’hui l’un des plus performants et accessibles de l’Hexagone, voire d’Europe occidentale, est un élément clé de l’identité et de l’économie bretonnes. Sa configuration actuelle, marquée par des voies express gratuites, est le fruit de luttes politiques et économiques, notamment grâce à l’action du CELIB Comité d’Étude et de Liaison des Intérêts Bretons. Cet article retrace l’histoire de ce réseau, met en lumière les principaux axes routiers bretons, et aborde les particularités, enjeux et retards de certains projets, comme celui de la RN164.

Histoire du réseau routier breton : une évolution marquée par le CELIB

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Bretagne souffrait d’un enclavement important entretenu par le pouvoir central qui délaisse toutes les zones périphériques.
Les infrastructures routières étaient sous-développées, et le pays peinait à s’intégrer pleinement dans l’économie de l’Hexagone. Face à cette situation, le CELIB, fondé en 1950, a joué un rôle déterminant pour attirer l’attention des pouvoirs publics de l’état central sur la nécessité de moderniser le réseau routier breton. Le but était d’accélérer le développement économique de la Bretagne en la désenclavant.

Le CELIB a fait pression sur le pouvoir central pour obtenir la construction d’un réseau de voies rapides.
C’est grâce à ce combat politique qu’ont vu le jour les fameuses routes à quatre voies gratuites, qui sont devenues l’une des spécificités de la Bretagne. Cette gratuité, un combat de longue haleine, a permis d’assurer une plus grande équité dans l’accès aux infrastructures routières, évitant ainsi un coût additionnel pour les habitants et les entreprises bretonnes.

Qu’est-ce que ce fameux CELIB ?

On ne peut pas évoquer le réseau routier breton sans parler du CELIB ou Comité d’Études et de Liaison des Intérêts Bretons
Le CELIB est ce qu’on appelle aujourd’hui un lobby.
Ce CELIB fut créé le 22 Juillet 1950 par un groupe de personnalisés bretonnes issues du monde économique et politique de toute la Bretagne. Parmi les fondateurs de ce lobby breton, figurait l’autonomiste Joseph Martray, l’ex ministre René Pleven, Joseph Halleguen … très vite rejoints par le géographe Michel Phlipponneau, l’universitaire Jean Rohou, Georges Lombard, Gabriel de Poulpiquet et bien d’autres.

Hormis cet indispensable plan routier breton, le CELIB obtiendra de dure lutte face au pouvoir central français, la création d’un port en eau profonde à Roscoff / Rosko, le Centre Océanographique de Bretagne aujourd’hui Ifremer, l’amélioration des dessertes ferroviaires et aériennes de la Bretagne …
Le CELIB perdurera jusqu’au début des années 80, mais son esprit animera le Club des Trente ou Produit en Bretagne.

Les grands axes du réseau routier breton

Le réseau routier de la Bretagne, qui s’étend sur les cinq départements de Loire-Atlantique, d’Ille-et-Vilaine, du Morbihan, des Côtes-d’Armor, et du Finistère, est structuré autour de plusieurs axes majeurs qui relient les principales villes et assurent la fluidité des échanges domestiques et vers l’étranger.

Le réseau routier breton s’articule autour de trois grands axes majeurs de routes à quatre voies.

Au sud du pays : la RN165 entre Brest et Nantes / Naoned

Cette voie rapide, souvent appelée « la colonne vertébrale » de la Bretagne, relie Brest à Nantes / Naoned, traversant les départements du Finistère, du Morbihan et de la Loire-Atlantique. Longue d’environ 270 km, elle est indispensable pour les échanges économiques sur l’ensemble du sud de la Bretagne.
Sur cet axe sud du réseau routier breton, à partir de Lorient / An Oriant et de Vannes / Gwened, une quatre voie vers le nord est permet de gagner Rennes / Roazhon.
De Kemper, un tronçon de voie express file vers le Pays Bigouden, poumon de la pêche bretonne.

réseau routier breton
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Au nord : la RN12 entre Brest et Rennes / Roazhon

Cet axe nord du réseau routier breton en quatre voies est crucial pour relier les deux des trois plus grandes villes de la Bretagne, Brest et Rennes / Roazhon. Elle traverse les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine et mesure environ 270 km. C’est l’un des principaux axes est-ouest.
Sur cet axe nord du réseau routier breton, existe ne dérivation vers Saint Malo / Sant Maloù après Plestan.

La voie centrale : la RN164 entre Rennes / Roazhon et Châteaulin / Kastellin

Ce projet d’aménagement est un symbole du retard structurel dans le développement routier breton.
Bien que plusieurs sections aient été transformées en voie rapide, la RN164 n’est pas encore intégralement à quatre voies. Son achèvement complet, prévu à l’horizon 2025, est essentiel pour le désenclavement du Kreiz Breizh (centre Bretagne). Actuellement, plusieurs tronçons sont encore en attente de modernisation.
Après Rennes / Roazhon, vers l’est, la quatre voie bretonne est gratuite jusqu’au péage de La Gravelle, précisément à la frontière.

Les voies nord sud du réseau routier breton

A l’ouest, existe un tronçon de liaison nord sud entre Brest et Kemper, partie de la RN165.
Et à l’est une quatre voie relie Nantes / Naoned, la plus grande ville de Bretagne, à Rennes / Roazhon. Et cet axe sud nord continue ensuite jusqu’à Saint Malo / Sant Maloù sur la côte nord du pays.
Et au centre, existe l’axe, ô combien important économiquement, entre Roscoff / Rosko en nord et le grand port de pêche du sud, Lorient / An Oriant. Mais cet axe est encore loin d’être totalement en quatre voies. Rosko est le port d’accès des marchandises et passagers en provenance de Galles, d’Écosse, des Cornouailles et d’Angleterre. C’est également la zone légumière très exportatrice. An Oriant a également besoin de cet axe rapide pour exporter ses produits de la mer vers ces mêmes voisins.

La gratuité des voies express : un modèle unique

La Bretagne se distingue par la gratuité de ses voies express.
Alors que la majorité des autoroutes de l’Hexagone sont payantes, la Bretagne bénéficie d’un réseau routier accessible sans aucun péage. Cela découle des combats politiques menés dans les années 1960 et 1970, notamment sous l’influence du CELIB, pour assurer que les infrastructures soient un levier de développement économique et non une contrainte pour les habitants.
Pour d’autres, cette gratuite des routes vient de l’époque de la Duchesse Anne de Bretagne et des contrats entre les deux États alors indépendants.

Cette gratuité concerne les voies express limitées à 110 km/h, une spécificité propre à la Bretagne. Ces routes, bien que gratuites, sont soumises aux mêmes normes de sécurité que les autoroutes payantes, avec des aires de repos, des bandes d’arrêt d’urgence et un entretien régulier.

Cette exception bretonne, qu’elle soit due à Anne de Bretagne, au Général de Gaulle ou à toute autre raison, contrarie énormément l’état central extrême jacobin qui ne supporte pas les particularités et rêve, ne serait-ce que pour remplir ses caisses vides, de mettre en place un péage généralisé en Bretagne.
Il a essayé en 2013. Il réessaiera certainement encore bientôt.
La réponse du peuple breton sera toujours la même.

Les particularités et défis du réseau routier breton

Bien que la gratuité soit un avantage incontestable, le réseau routier breton n’est pas exempt de défis.

Retard de la RN164

Comme mentionné, la transformation de cette route en une quatre voies complète est un enjeu crucial pour désenclaver le centre de la Bretagne. Les retards accumulés dans la mise en œuvre de ce projet sont perçus comme une injustice par les habitants de ces zones rurales, qui peinent à bénéficier d’un accès rapide aux grandes agglomérations.

Évolution des infrastructures

Avec l’augmentation du trafic, surtout en saison touristique, le réseau nécessite un entretien constant, ainsi que des mises à jour pour répondre aux nouvelles normes environnementales. Le défi est d’améliorer l’efficacité du réseau tout en minimisant l’impact écologique.

Fluidité du trafic

Certains axes du réseau routier breton, notamment la RN165 et la RN12, connaissent des embouteillages fréquents, notamment aux abords des grandes villes comme Brest, Rennes / Roazhon, Vannes / Gwened, Nantes / Naoned ou Lorient / An Oriant. Des travaux de réaménagement et d’élargissement sont parfois envisagés, mais la pression budgétaire reste un frein à ces projets.

Maintenir la gratuité du réseau routier breton

En 2013, le pouvoir central a voulu imposer un péage sur son réseau routier principal, en particulier en Bretagne.
L’Écotaxe voulait revenir sur près de cinq siècles de gratuité du réseau routier breton. C’était sans compter sur l’attachement du peuple breton à cette gratuité historique et sa détermination à le maintenir.
La Révolte populaire des Bonnets Rouges fera reculer le pouvoir central qui finalement, après avoir dépensé des dizaines de millions d’euros d’argent public, démontera ses portiques et enterrera l’Écotaxe.


Le réseau routier en Bretagne est un exemple unique dans l’Hexagone, où la gratuité des voies express et leur accessibilité ont permis de transformer radicalement le pays. Cependant, des défis persistent, notamment la modernisation complète de la RN164 et l’entretien des infrastructures face à une hausse continue du trafic. Le combat pour fluidifier les transports en Bretagne, dont le réseau routier breton, initié par le CELIB, demeure essentiel aujourd’hui pour assurer un développement harmonieux de notre économie et de notre vie quotidienne.

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2 commentaires

Penn kaled 13 octobre 2024 - 9h56

Votre article est intéressant, cependant vous avez oublié de parler de l’axe Lorient Roscoff, qui est d’un intérêt majeur pour relier le centre ouest de la Bretagne aux villes portuaires, pourtant je suis prêt à parier qu’il y a autant de trafic sur cette voie que sur la RN 164, elle aurait due être mise à quatre voies en priorité, ce qui va devenir de plus en plus difficile pour des raisons économiques, et également de part une opposition annoncée d’associations de défense de l’environnement.

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nhu Bretagne nhu Brittany
NHU Bretagne 15 octobre 2024 - 18h51

Bonsoir Dominique. Merci de cette très judicieuse remarque. NHU Bretagne est un média collaboratif : nous avons ajouté un paragraphe.

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