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Une Union Celtique : l’idée est-elle crédible ?

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

L’Union Celtique, un projet aux retombées économiques, politiques et culturelles


L’idée d’une Union Celtique réunissant l’Irlande, l’Écosse, la Bretagne, le Pays de Galles, l’île de Man et les Cornouailles peut sembler audacieuse, mais elle n’est pas dénuée de sens.
Ces pays partagent une Histoire commune, des racines culturelles profondes, et des langues celtiques qui ont survécu à travers les siècles. À l’heure où les questions d’identité nationale et de souveraineté sont au cœur des débats en Europe, la création d’une Union Celtique pourrait offrir de nombreux avantages, tant économiques que culturels et politiques.

Une population plutôt homogène face à l’océan

Une Union Celtique regrouperait environ vingt et un millions d’habitants répartis sur une superficie totale de 221 262 km². Voici une estimation des populations et des superficies des pays concernées :

Irlande : Population d’environ 6,9 millions d’habitants, superficie de 84420 km².
Écosse : Population de 5,5 millions d’habitants, superficie de 77 910 km².
Pays de Galles : Population de 3,3 millions d’habitants, superficie de 20 779 km².
Bretagne : Population de 4,9 millions d’habitants, superficie de 34 018 km².
Île de Man : Population de 85 000 habitants, superficie de 572 km².
Cornouailles : Population de 570 000 habitants, superficie de 3 563 km².

Ces six peuples celtiques sont proches, voire très proches. D’abord par leur Histoire. Également et surtout par leurs cultures, et leur géographie.
Il est toujours plus facile de construite une Union avec des peuples proches que disparates.

Une économie unie, des synergies et un fort potentiel de croissance

L’un des premiers avantages économiques d’une Union Celtique serait la création d’un marché commun de plus de vingt millions de personnes. Actuellement, le Produit Intérieur Brut (PIB) combiné de ces régions est estimé à environ 1112 milliards d’euros.
Ce Produit Intérieur Brut vers 1100 milliards d’euros représente un potentiel considérable pour une coopération économique renforcée. Il correspond environ au Produit Intérieur Brut des riches Pays Bas ou de l’Arabie Saoudite.
A elle seule l’Irlande réunifiée, la Dragon Celtique, représente la moitié de ce Produit Intérieur Brut celtique.

Une Union Celtique de l’agriculture et des activités maritimes

Un seul coup d’oeil sur la carte des pays celtiques montre immédiatement leur position stratégique à l’entrée de l’Europe.
Les pays celtiques sont des îles et des presqu’îles. Le climat est globalement très propice à une agriculture riche et diversifiée, et à un élevage prospère. La Bretagne est aujourd’hui une réelle puissance agricole en Europe. La verte Irlande s’oriente vers une agriculture biologique.
La situation ô combien maritime des pays de l’Union Celtique les place parmi les nations européennes les plus riches pour les pêches maritimes et les élevages. La Mer Celtique est très poissonneuse.
La Bretagne est le dixième producteur d’algues marines au monde.
Un label commun Celtic Union pourrait enrichir la visibilité des produits agricoles et maritimes au niveau international; entre authenticité, tradition et innovation.

Une Union Celtique de l’innovation et de la technologie

L’Écosse et l’Irlande sont déjà des leaders européens dans le domaine des technologies vertes et des énergies renouvelables. La Bretagne est un des leaders mondiaux dans le domaine des algues. En partageant les ressources et les compétences, une Union Celtique pourrait devenir un acteur mondial majeur dans l’innovation technologique, particulièrement dans les secteurs de l’énergie éolienne, des biotechnologies, de l’informatique et des ressources alimentaires.

Un pouvoir politique renforcé, entre autonomie et souveraineté

Sur le plan politique, une Union Celtique offrirait une voix collective plus forte sur la scène européenne et mondiale. Actuellement, ces pays sont souvent éclipsés par les grandes puissances, mais en unissant leurs forces, elles pourraient peser davantage dans les négociations internationales.

L’idée d’une Union Celtique s’inscrit dans un contexte de redéfinition des identités nationales en Europe.
Le mouvement indépendantiste écossais, le sentiment de plus en plus affirmé d’une identité bretonne distincte, ou encore les efforts du Pays de Galles pour renforcer son autonomie sont autant de signes que ces pays aspirent à plus de contrôle sur leur destin.
Une Union Celtique pourrait offrir une structure politique permettant de concilier souveraineté et coopération, tout en garantissant une représentation équitable de chaque région au sein d’un parlement celtique commun.

Bretagne Celtique ! le colloque
Union Celtique – Drapeaux des six pays celtiques

Une Union Celtique de la culture et d’un tourisme maitrisé

Depuis longtemps déjà, la culture celtique lie les six nations celtiques. Le Festival Interceltique de Lorient / An Oriant en est un exemple éclatant.
Une Union Celtique pourrait renforcer l’intégration culturelle, où les différentes traditions celtiques seraient célébrées et promues à travers des festivals, des échanges scolaires, et des collaborations artistiques. Cela renforcerait le sentiment d’appartenance à une communauté celtique unie tout en respectant la diversité interne.

Les pays celtiques sont déjà des destinations touristiques prisées, attirant des dizaines de millions de visiteurs chaque année.
L’Écosse, par exemple, accueille environ treize millions de touristes étrangers annuellement, générant des revenus de plus de douze milliards d »euros.
La Bretagne, quant a elle, accueille quelques quinze millions de visiteurs étrangers par an, soit trois fois sa population de presque cinq millions d’habitants.
Une Union Celtique pourrait intensifier la promotion de son patrimoine commun, attirant encore plus de visiteurs et stimulant les économies locales grâce à un tourisme maitrisé.

L’Union Celtique, une richesse culturelle et linguistique.

Enfin, une Union Celtique permettrait de préserver et de promouvoir les langues et les cultures celtiques.
Le gaélique écossais, le breton et le gallois, le cornique, le mannois et le gaélique irlandais sont toutes des langues menacées, avec des locuteurs souvent minoritaires dans leurs propres pays. Une Union Celtique pourrait mettre en place des politiques de revitalisation linguistique, des programmes éducatifs communs, et des médias en langue celtique pour encourager leur usage et leur transmission aux générations futures.

île de man gaélique
Edward Ned Maddrell (1877-1974) fut le dernier locuteur natif en mannois

Il existe un Conseil Nordique / Nordic Council entre les cinq nations scandinaves que sont le Danemark, la Finlade, l’Islande, la Norvège et la Suède, intégrant les régions autonomes des Féroé, d’Åland et du Groenland.
Alors, pourquoi pas un Conseil Celtique / Celtic Council entre les six nations celtiques ?

Nordic Council
Nordic Council

Alors, cette Union Celtique, un projet ou un rêve ?

Certes, l’idée d’une Union Celtique est ambitieuse, mais elle repose sur des bases historiques, culturelles et économiques solides.
Les avantages d’une telle union seraient nombreux : une économie renforcée, un pouvoir politique accru, et une culture préservée et revitalisée.
Bien sûr, la réalisation de ce projet nécessiterait un effort considérable de la part des dirigeants et des populations concernées, ainsi qu’une volonté commune de surmonter les obstacles politiques et logistiques. Cependant, les bénéfices potentiels sont tels qu’ils méritent d’être explorés. Une Union Celtique pourrait offrir un nouveau modèle de coopération régionale, alliant respect des identités locales et solidarité collective, tout en ouvrant la voie à un avenir plus prospère et harmonieux pour les nations et peuples celtiques.


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4 commentaires

Colette TRUBLET 13 août 2024 - 9h12

C’est une bonne idée. Le FIL y renforcerait son projet. Il aurait fait le premier pas. Et puis l »Europe celtique et les Celtes de la diaspora qui sont nombreux eux aussi pourraient remettre leurs enracinements à profit. A l’heure de la mécanisation, de la robotisation et de l’informatisation des postes de travail, il va devenir possible de libérer du temps et faire preuve de créativité si nous ne voulons pas rester dans nos canapés, ou à gigoter dans les stades et les foires ou encore pouponner chatons et chiots etc … La vie moderne va devenir l’art d’occuper intelligemment le temps libre si nous ne voulons pas devenir inutiles. Encore heureux si les riches de ce monde rassemblés dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’Etat Profond, ne s’avisent pas de vouloir supprimer les encombrants. Il va falloir faire fonctionner notre intelligence collective pour franchir les caps dangereux qui s’annoncent… Facebook.com/Celte que j’aime/Colette Trublet

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Penn kaled 13 août 2024 - 23h23

L’apparition de l’interceltisme, tel que nous l’entendons, est relativement récente, vers le milieu du dix huitième siècle. Les relations ancestrales de la Bretagne avec les autres peuples brittoniques avaient été quasiment stoppées suite aux invasions vikings. Suite à la colonisation anglaise, en particulier après la bataille de la Boyne, des migrants irlandais se sont installés en Bretagne mais pas uniquement. Sur le plan culturel ce néo interceltisme est intéressant, par contre sur le plan économique ce serait à mon avis une erreur que la Bretagne se limite à ces territoires, vu sa situation géographique au centre d’un espace atlantique qui remonte au moins à la mer du nord jusqu’à l’extrémité de la péninsule ibérique, notre pays a un potentiel exceptionnel à exploiter ayant la capacité de lui faire retrouver une puissance de jadis, qui d’ailleurs était déjà un fait dans l’antiquité, bien avant l’apparition de la Bretagne. D’autre part il est ridicule à l’heure actuelle d’exclure l’Angleterre avec laquelle la Bretagne a eu des relations privilégiées jusqu’à la fin de l’indépendance, la complémentarité économique y ait d’ailleurs encore plus évidente, cela équilibrera la situation, élément qu’avait à l’époque très bien compris les ducs de Bretagne. Il ne faut pas oublier le sacrifice des soldats de l l’île de White lors de la bataille de saint Aubin du Cormier, quand l’Ecosse était de part le jeu des alliances dans le camp adverse….. L’Angleterre redécouvre progressivement ses propres racines celtiques, la mission de la Bretagne c’est justement de l’encourager dans ce sens et de s’y investir de plus en plus, c’est ainsi que nous pouvons sortir du gouffre dans lequel nous enfonçons .Les vues idylliques du passé çà peut faire de beaux rêves, mais à mon sens tirer les conclusion de la situation géopolitique me semble beaucoup efficace pour notre avenir, bien entendu cette stratégie ne pourrait que aider à la réunification de la Bretagne vu de fait l’accent mis sur la maritimité.

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cosquer 15 août 2024 - 23h03

L’union celtique est dans son exclusivité justement un atout politique qui tombe à point compte tenu du bazar de déshérence qui s’est emparé du monde occidental … Son exclusivité justement parce que l’enjeu est de se désengager d’un occident en perdition qui à toujours fait en sorte d’effacer les cultures gênantes.., et le monde celtique en est une.  » Cet occident là  » est, aujourd’hui, un monde de mensonges et de croyances surréalistes qui s’égare de plus en plus dans une incompréhension du réel et de la perte de son influence dans le monde… Un monde qui s’est aussi construit sur le racisme scientifique du 19ème siècle, construction qui l’a conduit là où il se trouve aujourd’hui: pratiquement bannit de l’avenir mondial après s’être aliéné la considération de plus de la moitié du monde et ce résultat se nourrit de la croyance toute stupide en une sorte de supériorité sur les autres… Le monde Celte en à subit des conséquences effroyables sur plus de 15 siècles en résistant comme il a pu à cette idéologie mortifère et uniformisatrice dont se sont nourris les grands colonisateurs Angleterre, France et Espagne…
Le monde celtique à condition qu’il demeure l’ image salutaire d’un AUTRE occident peut retrouver une dignité compréhensible pour le reste du monde. Tout d’abord, il est déjà une réalité et son retour sur la scène est naturel. Cette union celtique correspond à un mode singulier de rencontres qui est le fruit justement de ses drames vécus; Il est avant tout construit sur la compréhension culturelle de l’autre ce qui évacue de fait l’idéologie de colonisation déterminée par la France , l’Angleterre et l’Espagne. Il n’y a pas de cause commune avec l’idéologie de ces Pays.
C’est justement une aubaine pour le monde Celtique d’exprimer un nouveau projet politique… Le FIL en est certainement le précurseur et l’ Artisan de cette aventure à fait preuve d’une vision d’avenir réelle…

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Personnic 3 septembre 2024 - 21h49

L’idée est bretonne…
Alan Stivell chantre de l’universalité et d’une Celtie idéalisée nous en a fait rêver !
Mais la réalité est tout autre …
1°) Les plus sensibilisés que devraient être les jeunes des bagadoù et autres cercles celtiques n’en ont rien à foutre et leur bretonitude s’arrête à l’agitation d’un gwenn ha Du de temps en temps…
2°) Que ce soit les irlandais ou les écossais (je suis en Bro Skos actuellement…) ne savent pas ce que  » Brittany » veut dire !
3°) Les partis politiques bretons sont incapables de s’unir et ne parlerons jamais de la même Bretagne.
Désolé mais nous rêvons entre nous et même si j’adore ça, je n’y crois plus.
A galon

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